Je sais que les Ivoiriens sont assez puristes en matière de cuisine, donc je le dis tout de suite : cette recette est une variante de l’originale. Mais elle est bien bonne et elle m’a fait voyager.
Le kédjénou est un plat traditionnel du centre de la Côte d’Ivoire, région de l’ethnie baoulée. Il se faisait à la campagne avec la viande disponible sur place, gibier le plus souvent, recouvert de tomates, de gingembre et d’oignon. La version plus urbaine s’est enrichie de quelques ingrédients, dont le fameux cube Maggi très populaire en Afrique, et se fait souvent au poulet.
Le kédjénou se cuit traditionnellement à l’étouffée dans un plat en terre qui a la forme d’une vase rond appelé “canari”, que l’on referme avec une feuille de bananier. J’en avais rapporté un lorsque je suis allé en Côte d’Ivoire, il y a 20 ans. Mais ce n’est pas très pratique sur un gaz de ville et après quelques essais, j’ai dû me rendre à l’évidence. Je crois qu’il est aujourd’hui quelque part dans ma cave.
Même si les ingrédients de base sont courants sous nos climats, le goût de ce plat est très caractéristique et je l’aime beaucoup. A part sur place, il y a bien longtemps, j’en ai dégusté de temps en temps chez des amis qui avaient vécu longtemps en Côte d’Ivoire. De manière générale, la cuisine ivoirienne est la cuisine africaine que je connais le mieux. J’affectionne aussi un accompagnement typiquement ivoirien : l’attieke. C’est une semoule de manioc fermentée, au goût franc et acidulé, qui accompagne à merveille les plats en sauce.
On trouve assez facilement de l’attieke à Paris. J’ai même un petit magasin, quasiment en bas de chez moi, qui en vend. J’en avais donc acheté il y a quelque temps et lorsque j’ai eu envie de le manger, j’ai réfléchi à quel plat je pouvais faire avec. J’ai tout de suite repensé au kédjénou. J’ai fait plus ou moins de mémoire la recette de mes amis et j’ai utilisé du seitan qui a pris une merveilleuse consistance fondante après cuisson dans la sauce tomate relevée.
Pour restituer ce parfum un peu “fumé” que donne la cuisson dans le canari sur un feu de bois, j’ai utilisé un peu de pimenton (paprika fumé).
Cette recette est relativement rapide, elle nécessite peu d’ingrédients (on peut même le faire simplement avec des légumes, comme un curry) et elle est vraiment à la fois délicieuse et dépaysante.
Je vous raconte ?
Mon kédjénou végétal
Ingrédients pour 2/3 personnes
- 250 g de seitan
- 1 boîte de tomates pelées entières
- 1 tomate fraîche (comme ce n’est pas encore la saison, j’ai utilisé une poignée de tomates cerises)
- 1 bel oignon (ou 2 petits)
- 1 gousse d’ail
- 3 bon cm de gingembre
- 1 petit bouquet de persil
- 1 piment vert
- 1 c à café de sucre en poudre
- 1 c à café de vinaigre
- 1 pincée de paprika fumé (pimenton, facultatif)
- Sel et poivre
- Huile neutre
Préparation
Préparez vos ingrédients : émincez le seitan en escalopes d’un demi-centimètre environ, lavez et séchez le persil, pelez et hachez l’ail, pelez et émincez l’oignon et, enfin pelez à l’aide d’une cuillère à café (ça marche vraiment) le gingembre puis râpez-le.
Dans une cocotte huilée, placez l’ail,une partie de l’oignon et la moitié de la boîte de tomates.
Disposez le seitan par-dessus.
Répartissez le reste de l’oignon et le gingembre. Saupoudrez de sucre et ajoutez le vinaigre.
Terminez par le reste de tomate en boîte, les tomates cerises coupées en deux, l’équivalent d’une boîte de conserve d’eau et le persil haché.
Chauffez pour porte à ébullition. Lorsque le liquide bout, baissez le feu et couvrez. Laissez mijoter à petits bouillons environ 30 minutes.
Retirez le couvercle et laissez bouillonner gentiment encore quelques minutes. Remuez un peu pour bien mélanger les ingrédients après cuisson.
Servez bien chaud avec de l’attieke ou du riz blanc. Et régalez-vous…
Bon appétit !
Cette recette vous a plu, n’hésitez pas à laisser un commentaire, à cliquer sur le bouton « j’aime » et abonnez-vous pour recevoir les prochaines recettes… Ici et sur Facebook. Suivez aussi Lutsubo sur Instagram.
cuisine ivoirienne, cuisine végétarienne, kédjénou,seitan, attieke, cuisine vegane, cuisine ivoirienne, seitan, cuisine végétarienne, attieke
vive la Côte d’Ivoire … mais tu as fait une coquille “elle nécessite peut d’ingrédients”
Ooops ! Merci… Corrigé !
Votre précédente recette avec du seitan en tête, j’en ai acheté hier. Je pense que je ferai plutôt l’autre mais celle-ci semble bien appétissante aussi. Qu’est-ce que l’attieke ? Cela ressemble visuellement à du couscous.
Bonjour, content que ça vous plaise aussi. C’est très différent en effet, mais bien bon. L’attieke est une sorte de semoule, oui : du manioc fermenté. Ca a un goût particulier mais j’adore ça !
génial! mon mari a vécu 15 ans en Côte d’Ivoire, je vais tenter de lui rappeler un peu ce pays cher à son coeur.
merci Alexandre!
Merci Agnès. J’ai hâte d’avoir son ressenti ! Belle journée
Miam, tu me fais saliver avec cette recette !
Je ne connais pas du tout la cuisine Ivoirienne, merci pour la découverte.
Bon week-end, bises.
Merci Carole ! Je pense que ça te plairait ! Bises et bon week-end
C’est vrai que ça a l’air très simple et j’aime le récit autour du plat : ) – Merci
Merci Pierre-Henry !
Slt…
Aucune critique dans mon propos. Juste pour préciser, pour ceux qui voudraient déguster un authentique Kedjenou, qu’il n’y ya ni ail, ni persil, encore moins sucre et vinaigre et bien sur pas de paprika ni surtout poivre. Par contre beaucoup de piment vert. l’huile rouge de palme ( huile brute) est la bienvenue.
Ca va aller….;o)
Je comprends bien… Et je sais que la cuisine est un sujet sérieux en Côte d’Ivoire… Mais comme je l’ai dit, c’est une variante. Bonne journée.
Quel goût a le seitan ? Pour la Pentecôte, je vais prévoir un repas végétarien …
Le seitan a un goût assez neutre et pourtant très plaisant en bouche et s’accommode de plein de façons. Mais sa texture est intéressante.
Très bel article; belle tentative de recette de kédjénou végé.
Merci beaucoup !
Pingback: LE LION OU LE BAOBAB – Hákili Kán, les fruits d'une réflexion·
Comme vous le faites remarquer les Ivoiriens sont plutôt puristes en matière de cuisine. Toutefois puisque vous prenez la peine d’indiquer d’entrée de jeu que ce que vous proposez-là n’est qu’une variante et non la recette d’origine, cela évite toute polémique.
D’ailleurs, je ne peux que saluer votre initiative de proposer une version qui se passe de viande. Ainsi, les végétariens pourront profiter eux-aussi de cette spécialité africaine. Cerise sur le gâteau, vous vous êtes démené afin de restituer le parfum un peu fumé que donne la cuisson dans le canari sur un feu de bois. Que dire ? si ce n’est que vous êtes à la fois une personne attentionnée et un ingénieux cuisinier.
Convaincu par l’alternative que vous offrez avec cette recette, j’ai pris la peine d’indexer votre publication dans un article que j’ai rédigé : https://hakilikan.wordpress.com/2018/11/11/le-lion-ou-le-baobab/
En tout cas, merci pour ce partage et bonne continuation !
Bonjour et merci pour ce commentaire élogieux ! En effet, j’aime la cuisine et quand je prépare des recettes de différents pays ou régions, j’aime à la fois m’inspirer et rester fidèle à l’esprit et aux parfums des plats. Merci aussi d’avoir indexé la recette et j’irai faire un tour sur votre blog avec plaisir. Bonne journée, Alexandre
Je vous en prie! Il est tout naturel de partager ce qu’on juge utile et votre variante de cette recette l’est.
Pingback: Au four - Banane plantain dorée - Lutsubo·
Pingback: Approximations congolaises - Haricots à la tomate - Lutsubo·