Il me semble que l’habitude s’est un peu perdue, mais je me trompe peut-être : dans les années 1970, quand j’étais enfant, on avait coutume de recycler les restes de pain dans un gâteau que l’on appelait pudding, un peu à l’image du pudding anglais. Mais l’histoire du pudding est bien plus ancienne et remonte au Moyen-Age où il désignait un mets cuit dans les entrailles d’un animal. L’origine du mot est d’ailleurs commune avec le mot boudin… 

Dans la culture anglo-saxonne, il fait généralement référence à un « gâteau » compact et humide, composé d’un élément céréalier et d’un liant, salé ou sucré, cuit au four ou au bain-marie. Cela va donc du riz au lait (rice pudding)… au gâteau de pain ! Les Anglais ont en effet des puddings traditionnels, pour Noël par exemple, cuisinés avec de la graisse de bœuf ou des puddings de rognons ; on reste bien dans la tradition du Moyen-Age et proche du boudin. Ils ne font pas rêver les Français mais ont leurs amateurs. 

Mais revenons au pudding de pain perdu que faisait ma mère, comme beaucoup d’autres à la même époque et que je n’aimais pas du tout enfant. J’avais d’ailleurs totalement oublié ce gâteau jusqu’à ce que mon ami Pierre-Henry m’en parle. Il était en train d’en faire un, comme sa mère le lui faisait elle aussi et j’ai tout d’un coup eu envie d’en préparer un. Je garde toujours du pain rassis pour faire de la chapelure donc j’en avais sous la main et je n’ai eu qu’à réfléchir un peu à la recette qui contient en général des œufs que je n’utilise plus. De la fécule, comme souvent, a fait l’affaire et mon pudding était en route. 

Au-delà du fait que c’est bon – en fait -, ce pudding est un moyen de consommer les restes de pain et d’en faire une préparation gourmande que l’on peut décliner – fruits frais, fruits secs, épices… -. On peut aussi en faire de la chapelure, comme je vous le disais ou des plats salés, comme ce gratin de tomates que j’ai déjà posté. Sans être moralisateur, je trouve que c’est important de cuisiner en quantité raisonnable et d’éviter de jeter la nourriture. C’est pour ça que j’aime ces recettes simples. Et celle-ci me rappelle mon enfance.

Je vous raconte.

Pudding aux fruits

Ingrédients pour 1 moule de 26 cm (6 à 8 parts)

• 200 g de pain rassis
• 1/2 l de lait de soja
• 2 c à soupe de fécule de maïs (maïzena) ou de pomme de terre
• 1 c à café de poudre à lever
• 1 c à soupe d’huile
• 50 g de sucre en poudre roux
• 5 c à soupe de sirop d’érable
• 1 sachet de sucre vanillé
• Quelques fruits confits (facultatifs)
• 1 à 2 c à soupe de raisin secs
• 2 c à soupe de rhum
• 1 bonne c à café de cannelle 
• 2 ou 3 pommes

Préparation

Ecrasez grossièrement le pain et placez-le dans un saladier. Chauffez le lait avec le sucre roux.

Versez le lait bien chaud sur le pain et laissez reposer au moins deux heures si c’est du pain dur. Placez également les raisins secs dans le rhum pour les faire gonfler pendant ce temps.

Quand le pain est bien ramolli, écrasez (avec vos main c’est plus facile, je trouve) et retirez les éventuels petits morceaux durs qui resteraient. 

Ajoutez ensuite la fécule, la poudre à lever, l’huile, le sirop d’érable, la cannelle, les pommes en morceaux et mélangez bien. 

Placez dans un moule à gâteau graissé et fariné. J’avais conservé un quartier de pomme pour faire une jolie rosace sur le dessus de mon pudding. 

Enfournez votre pudding aux fruits à 180°C pour environ une heure. C’est un gâteau qui reste un peu humide à cœur mais on le veut bien doré.

Saupoudrez de sucre vanillé et laissez  refroidir avant de démouler. 

Le  gâteau se conserve au moins 3 ou 4 jours à température ambiante et je trouve qu’il est encore meilleur au bout d’un jour ou deux.

Bon appetit !

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